Skip to main content

De l’ombre à la lumière

Je suis née en Colombie, dans un petit village perdu au milieu de nulle part.

Découvrez mon parcours

Je suis née en Colombie, dans un petit village perdu au milieu de nulle part. Ma mère, très jeune, n’a eu d’autre choix que de me confier à mes grands-parents. Enfant à la peau plus claire que les autres, recueillie, non baptisée, j’étais perçue comme l’enfant possédé par le diable. Et mon côté très rebelle n’a rien arrangé, bien au contraire. Pourtant c’est ma rébellion qui m’a sauvée. Sans elle, je me serais laissée formater et j’aurais sans doute suivi le même chemin de souffrance. Finalement, les coups sont passés, mais la force est restée.

Mon enfance a particulièrement été marquée par les abus et les maltraitances que m’ont infligés certains membres de la famille et quelques personnes de ce petit village où l’ignorance régnait. J’ai connu la colère, la rage, la trahison, la frustration et tout l’arc-en-ciel des émotions. Oui, je pleure, je tombe. Mais j’ai appris à me relever vite, parce que plus on reste au sol, plus c’est difficile de se remettre debout.

Ce qui m’a aidée à m’en sortir, c’est de cultiver le sourire. J’ai appris à chercher la lumière dans l’obscurité, à voir la beauté même chez ceux qui me maltraitaient. Je recevais peu d’amour de la famille, alors j’allais le chercher ailleurs. Je donnais mon amour aux mamans voisines, aux femmes qui avaient du stock d’amour maternel à offrir et j’en recevais en retour. L’amour de mère changeait de visage, mais il a toujours été là pour moi.

Malgré tout, je me suis toujours sentie un enfant chanceux. Parce que oui, d’autres ont vécu pire que moi. Alors j’ai cultivé une phrase qui m’a tenu debout « Ne te plains pas, car ça peut toujours être pire. Mais ne te résigne pas, car si tu fais de ton mieux, ça peut toujours être mieux. » J’ai donné énormément d’amour et pardonné, non pas pour les autres, mais pour moi-même, parce que ma paix vaut plus que mes blessures. Je crois profondément que j’ai une étoile qui m’accompagne. Même dans les pires moments, je sais que l’amour et la lumière que je cultive finissent toujours par me revenir, souvent de la manière la plus inattendue.

À l’âge de 9 ans, j’ai connu un nouveau bouleversement. Ma mère enceinte est revenue et m’a reprise à mes grands-parents pour partir vivre à la ville. Je me suis sentie soulagée, car tous les espoirs étaient permis et une nouvelle vie s’offrait à moi. Je ne me doutais pas à ce moment-là que c’est moi qui allais devenir la « mère » de ma demi-sœur. Ma vie a changé, mais malheureusement est restée très compliquée.

Ma mère ayant le désir de quitter le pays pour s’installer en Europe, elle a confié ma demi-sœur à son père et n’a eu d’autre choix que de me présenter à mon père biologique, père dont j’ignorais absolument tout, j’avais alors 11 ans. Ce nouveau rebondissement était le plus beau cadeau qu’elle pouvait me faire, moi qui rêvais de le rencontrer depuis si longtemps. Pour la première fois, j’ai découvert un environnement dans lequel je me suis sentie aimée, protégée et tellement heureuse. La vie me souriait enfin. Mais cela n’a duré que 2 ans ! Deux années qui ont été les plus belles de mon enfance.

À l’âge de 13 ans, suite au décès de mon père, je me suis retrouvée dans la rue. La mort de mon papa chéri a été un événement extrêmement traumatisant. D’ailleurs, je ne peux retenir mes larmes en écrivant ces quelques lignes. Je n’avais, à l’époque, aucun autre choix que d’avancer sans même me retourner. Seule, j’ai dû trouver un boulot, j’ai dû trouver un logement et, tout en continuant mes études, je suis rentrée dans le monde des adultes.
À 15 ans, ma mère est venue me chercher en Colombie pour m’emmener avec elle en Belgique. Malgré un retour en Colombie après environ 1 an et plusieurs rebondissements, je me suis finalement installée en Belgique définitivement à l’âge de 18 ans. Durant cette période, j’ai rencontré de belles personnes qui m’ont prise par la main. Ces personnes seront éternellement dans mon cœur.

Pour m’en sortir, j’ai commencé par de petits boulots (nettoyage, garde d’enfants…). Puis mes rêves m’ont poussée plus loin. Je me suis formée en informatique, devenue freelance très jeune, j’ai fondé une société qui a pris de plus en plus d’ampleur. J’y ai travaillé jour et nuit pendant 13 ans, poussée par la passion et le désir de faire de grandes choses. J’ai voulu voler très haut, inspirée par les visionnaires qui ont marqué l’histoire du numérique, mais manquant d’expérience, comme Icare, je me suis brûlée les ailes.

Après cette épreuve et une descente en enfer, une peur tenace s’est installée. Alors je me suis relancée très vite dans le ring de l’entrepreneuriat, car je savais que, si je tardais, cette chute allait transformer cette peur en phobie. C’est ainsi qu’en 2015, j’ai créé mon activité de sacs de luxe, BÊTE SAUVAGE. Pour moi, un sac n’est pas juste un objet, c’est une potion magique de confiance en soi et un symbole qui traverse le temps, se transmet et renaît. Poser comme modèle pour mes propres sacs est devenu un défi autant qu’une guérison de l’image que j’avais de moi-même.

En parallèle, en 2018, j’ai écrit un livre, « Pourquoi les gentils s’en prennent plein la gueule » et j’ai donné une tournée de conférences. En 2020, je suis devenue animatrice radio. En 2021, j’ai créé le Rituel Cosmos, un rituel unique combinant plusieurs soins en un, proposé dans mon centre de thérapies brèves. Depuis, ce centre a évolué avec d’autres rites et accompagnements.

Portée par l’enthousiasme et l’élan de créer mon utopie, j’étais animée par la vision d’un monde en couleurs où les rêves de chacun se combineraient pour construire un rêve plus grand. Marquée par une vie difficile, je voulais partager avec tous mes réussites et offrir les opportunités qui m’avaient manqué. Mais sans m’en rendre compte, je me suis entourée de personnes guidées par l’argent et leurs propres intérêts plutôt que par le désir sincère de construire ensemble un monde meilleur. Peu à peu, ces personnes ont éteint ma lumière et étouffé ma joie de vivre.

Suite à cela, fin 2023, j’ai entamé un énorme processus de travail sur moi-même et de libération personnelle. J’ai appris qu’aimer ne veut pas dire se sacrifier. J’ai compris que mettre ses limites, ce n’est pas aimer moins, c’est aimer mieux. J’ai mis la plupart de mes activités en pause pour redémarrer d’une page blanche et renaître alignée avec la nouvelle version de moi-même.

Avec ma famille de cœur, c’est ce chemin qui nous a inspirés à créer le court-métrage « Renaissance ». Parce qu’il faut parfois laisser mourir une partie de soi-même pour laisser renaître la part de nous libre et lumineuse.

Enfant, faute de trouver dans mon entourage des figures inspirantes, je les ai cherchées dans les films et les histoires de vie. Je me répétais sans cesse « S’ils ont réussi, moi aussi. » En 2025, avec le souhait d’apporter à d’autres un peu de la lumière que j’avais reçue, je suis devenue créatrice de contenus et j’ai fait mes débuts en tant qu’actrice dans nos propres courts-métrages.

J’ai l’impression d’avoir déjà vécu mille vies. Et je ne changerais rien, car c’est grâce à elles que je suis fière d’être qui je suis. J’ai acquis des superpouvoirs grâce à mes épreuves, mes remises en question et mes apprentissages. Des projets plein la tête, portée par l’envie de créer, j’ai pourtant l’impression que ma vie ne fait que commencer.